Le Second Printemps ou L’âge de l’Indépendance
Un vieux dicton chinois illustre cette montée en puissance avec l’âge et dit :
Dans la trentaine, les femmes sont des louves,
Dans la quarantaine des tigresses,
Dans la cinquantaine des dragons.
Dernière grande étape de la physiologie féminine, souvent considérée comme une épreuve et observée avec tristesse en Occident (ce concept s’est construit sur un mode pathologique développant un argumentaire du déclin), souvent assimilée au premier signe de vieillesse, la ménopause est pourtant une des étapes les plus décisives et libératrices de la vie d’une femme.
Certaines cultures considèrent en effet que la ménopause marque un nouveau départ, un nouvel équilibre, et qu’il est important de l’accepter pleinement afin de trouver la paix intérieure.
Après une quarantaine d’années sous l’emprise du cycle menstruel et son lien au sang, au yin, le corps féminin se dégage de sa condition reproductive, de son temps consacré au Yin, au féminin, au maternel et peut donc se diriger vers autre chose. Le second printemps nous délie de ce lien quasi exclusif. Le Qi et le Jing du Rein s’amenuisent progressivement durant toute notre vie, arrivent à un point où ils ne soutiennent plus suffisamment les méridiens qui irriguent l’utérus. Le corps cesse alors de perdre du Sang et du Jing chaque mois, cela lui assure une plus grande longévité de vieillesse.
On dit aussi que lorsque le Sang arrête de nourrir l’utérus, il est alors plus libre de se diriger vers le Cœur et de nourrir le Shen, l’Esprit, d’où une plus grande disponibilité pour la spiritualité, avec l’envie de plus s’occuper des autres, de donner plus de sens à sa vie, de méditer, d’écrire, de créer, de partir vivre à la campagne, mais aussi juste de chanter ou danser, pour s’épanouir pleinement dans son Féminin Sacré et retrouver la complétude de ce que nous sommes.
Prendre la place où il vous sera possible de vous accomplir, d’exprimer votre féminité et votre nature profonde, jusqu’à devenir enfin, comme le disait Jung, un morceau du monde.
En Médecine Traditionnelle Chinoise tout est lié : lorsqu’un organe n’est plus à l’équilibre sur le plan énergétique, c’est l’ensemble qui dysfonctionne.
Cette carence de yin entraîne un déséquilibre entre le yin et le yang. Le yang devient alors prépondérant. Or par nature le yang est chaud. Si cette chaleur s’accumule, elle tend à se manifester en surface et en haut du corps induisant les bouffées de chaleur, les transpirations spontanées. Selon l’organe qui est plus ou moins touché par ce mécanisme, on peut déclarer des palpitations cardiaques, de l’anxiété, de l’insomnie (cœur), de l’irritabilité, de la colère, un état dépressif (foie), baisse de la libido, disparition de la fertilité, sècheresse vaginale, troubles urinaires (reins), etc.
Il est certain que le passage ne se fait pas toujours aisément. Il y a un reset de l’ordre vital à trouver pour l’organisme, la Médecine Traditionnel Chinoise peut accompagner efficacement cette période.
Selon la MTC quelques simples changements alimentaires peuvent soulager considérablement cette transition.
Supprimer les aliments qui échauffent et qui assèchent le yin :
- épices comme le clou de girofle, piments ou poivre, aromates forts comme laurier, thym, cannelle, badiane, graine de fenouil, l’ail, l’oignon
- les aliments torréfiés, fortement grillés, les céréales soufflées (maïs, riz, blé…)
- veiller également à supprimer les fritures ainsi que les aliments très gras qui lèsent le yin et engendre de la chaleur en trop mais aussi de l’humidité (qui peut aggraver certains troubles digestifs, les douleurs rhumatismales, ou encore la rétention de liquides).
- diminuer la consommation d’agneau et de poulet, de coq. Ce sont les viandes les plus échauffantes qui lèsent le yin si elles sont consommées trop souvent.
- les liquides très chauds
La médecine chinoise recommande enfin la suppression pure et simple des aliments suivants qui provoquent une hausse rapide du taux de glucose sanguin suivi d’une baisse qui peut provoquer des bouffées de chaleurs : L’alcool, la caféine, les sucres à index glycémiques élevés (sucres, pain blanc, pomme de terre, gâteaux, viennoiseries…).
A l’inverse, certains aliments sont une véritable médecine douce contre la ménopause :
- L’huître : Douce, fraîche et salée, elle nourrit le yin, en particulier du cœur. Elle est donc particulièrement intéressante en cas d’insomnie, palpitations cardiaques.
- Le céleri branche : légume aux mille vertus et applications, il tend à lutter contre la chaleur vide grâce notamment à sa saveur légèrement amère et sa nature fraîche. Il a un effet intéressant contre les bouffées de chaleur. On peut le consommer sous forme de jus, un demi-verre par jour.
- L’avoine est une céréale qui tend à apporter de l’énergie, certes, mais aussi à contrôler les excès de transpiration.
- La viande de canard : douce et fraîche, la viande de canard est idéale. En effet, elle nourrit le yin du poumon, de l’estomac et des reins.
- La moule : c’est un grand tonique du sang du foie et de l’essence des reins. Salé, elle nourrit les reins. C’est un excellent fortifiant pour la femme qui souffre de vertiges, d’acouphènes, de palpitations cardiaques, de transpiration spontanée, de règles irrégulières, de douleur des lombes et de faiblesses des jambes. Fraîche ou en conserve, elle doit être consommée toutes les semaines. Source Diététique : Ph Sionneau
Etre sur le chemin de la vie est un éternel processus de transformation énergétique, émotionnelle et spirituelle. « La vie n’est pas un état mais une continuelle renaissance, citation de Cyrille Savary ». C’est un cycle sans fin qui nous aspire vers l’intérieur de notre véritable Soi.